Le quartier de la Petite Hollande, à Montbéliard, aligne ses tours. Au premier étage de l’une d’entre elles, sur le même palier, deuxgrands-mères d’une même famille. Depuis quelques semaines, Emka Palic, 76 ans, a emménagé en voisine de Dervisa Aliskovic, 80 ans, la mère de sa belle-fille. Elles sont désormais toutes les deux, à un immeuble de distance de leurs enfants, Edin et Nirveta Palic, et de leur petite-fille, Sarah. Dans ce nouveau logement trouvé par son fils, tout a été pensé pour son confort et ses soins quotidiens. Depuis plus de trente ans, Emka souffre de névralgies faciales qui provoquent parfois des chutes. C’est ce qui s’est passé il y a quelques semaines. Aujourd’hui, elle est alitée, fatiguée.
Ce n’est pas un bon jour
« Avec l’âge, les crises sont de plus en plus douloureuses et la récupération de moins en moins facile », explique Edin, en lui préparant un encas. Délicatement, il émiette un peu de pain dans du lait tiède avant de l’aider à manger. Sarah, sa fille, débarque comme un courant d’air, se précipite sur sa grand-mère, l’embrasse et prend de ses nouvelles en serbo-croate. Emka ne parle pas français. « Ce n’est pas un bon jour », lui souffle son père. Même alitée et faible, Emka trouve la force de demander à son fils de mettre des petits gâteaux pour l’invitée. Hospitalité oblige... La sonnerie retentit. C’est l’heure des soins à domicile. On sort. La porte se referme. Celle de l’appartement d’en face s’ouvre.
« Avec l’âge, la récupération est de moins en moins facile. »
Edin, fils d'Emka