Flavie est assise sur le canapé du salon à côté de son fils Martin, 8 ans. Vive et enjouée, le visage illuminé d’un sourire. Jean, son mari, est en face, sur une chaise. Les traits juvéniles, des lunettes juchées sur le nez, une carrure de rugbyman, il respire le calme.
Leur deuxième fils, Jean-Thomas, 5 ans, s’amuse à côté d’eux. L’un et l’autre ont 36 ans. Une vie de famille heureuse et normale… Seulement en apparence. On a du mal à imaginer la somme d’efforts que Jean a dû déployer au quotidien pour arriver à ce résultat, pour le bonheur de ses enfants et, bien sûr, pour celui de Flavie. Jean est le pilier de la maison, celui qui maintient une vie « convenable à défaut d’être équilibrée ». Il soutient, organise, anticipe, répond patiemment aux questions de Flavie, souvent les mêmes. Il en a l’habitude.
Jean et Flavie, amoureux au-delà du handicap
« Je l’aide à se souvenir », dit-il pudiquement. Flavie a un traumatisme crânien qui la handicape au quotidien. Elle souffre de troubles de la mémoire et du comportement qu’elle a appris à canaliser avec le temps, mais surtout, avec l’aide de son mari. « Ce qui est terrible, c’est que le traumatisme crânien est un handicap qui ne se voit pas, poursuit Jean. Parfois, on passe pour des fabulateurs. Les gens ne comprennent pas. Il faut toujours expliquer, se justifier. C’est vraiment usant ! »
« Les gens ne comprennent pas le handicap de Flavie. Il faut toujours expliquer. C’est usant. »
Jean